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17H00 / FOYER DJANGO REINHARDT / 10€
CONFÉRENCE
…AU XIXE ET AU TOURNANT DU XXE SIÈCLES
QUATRE COMPOSITRICES D'EXCEPTION
LOUISE FARRENC - MEL BONIS - LILI BOULANGER - AMY BEACH
Le 8 mars est « la journée internationale des droits des femmes ».
Notre conférence du dimanche 1er mars met un point d’honneur à dévoiler la richesse de la création musicale de quatre compositrices de haut niveau obligées de lutter avec les préjugés et le sexisme de leur époque du XIXe et de la première moitié du XXe siècles.
Mariage et maternité étaient leur seul destin.
S’affirmer comme compositrice était une gageure, un vrai challenge et un travail de pionnières. Cette conférence est une façon d’abolir tous ces non-dits et de mettre enfin ces quatre compositrices au rang qu’elles méritent depuis toujours dans l’histoire de la musique.

LOUISE FARRENC
Jeanne-Louise Dumont est la fille du sculpteur Jacques-Edme Dumont (1761-1844) et de Marie-Élisabeth-Louise Curton et la sœur du sculpteur Auguste Dumont.
Elle entreprend des études de piano avec Anne Soria, une disciple du compositeur Muzio Clementi, puis avec Antoine Reicha, professeur au Conservatoire de Paris3,4, qui lui enseigne l'écriture musicale (harmonie, contrepoint). Ignaz Moscheles et Johann Nepomuk Hummel lui ont également donné des leçons de piano.
En 1821, elle épouse le flûtiste, compositeur et éditeur de musique marseillais Aristide Farrenc (1794-1865). Conscient des dons exceptionnels de sa jeune épouse, il lui consacre ses activités musicales en créant notamment les Éditions Farrenc et devient rapidement son impresario. Entre 1842 et 1872, Louise Farrenc enseigne le piano au Conservatoire de Paris, où elle finit par obtenir un salaire égal à celui de ses collègues masculins.

MEL BONIS
Dès son plus jeune âge, Mélanie joue, toute seule, sur le vieux piano de ses parents. Promise au métier de couturière, elle échappe, momentanément, à cette destinée grâce à Jacques Maury, un ami des parents, cornettiste, professeur au Conservatoire de Paris. Celui-ci la présente à César Franck qui s'intéresse à elle et la fait admettre fin 1876 au Conservatoire comme élève d'harmonie et accompagnement au piano. Elle assiste en auditeur libre à la classe d'orgue de César Franck.
En 1877, elle a son premier accessit d'harmonie et accompagnement. Ensuite, elle étudie dans la classe d'Auguste Bazille pour l'accompagnement où elle est la condisciple de Claude Debussy. Elle obtient, en 1879, un second prix d'accompagnement puis un premier prix d'harmonie en 1880. En janvier 1881, son maître Auguste Bazille écrit : « la plus forte de la classe mais la peur la paralyse ».
Ernest Guiraud confirme en lui envoyant ses vœux pour l'année 1880 : « Ayez vos deux premiers prix aussi beaux que tout le monde y compte »....

LILI BOULANGER
Lili Boulanger voit le jour dans une famille de musiciens. Son père, Ernest Boulanger (1815-1900), est compositeur, premier grand prix de Rome en 1835, et professeur de chant au Conservatoire de Paris. Sa mère, née princesse Raïssa Ivanovna Mychetsky (ou Mychetskaya), est une cantatrice russe, originaire de Saint-Pétersbourg. L’ambiance familiale est donc propice à l’étude de la musique, art pour lequel la jeune Lili montre très tôt d’étonnantes dispositions.
Dès six ans, elle sait déchiffrer les partitions — avant même de savoir lire — et étudie l'harmonie. Gabriel Fauré, ami de la famille, est émerveillé par sa précocité et lui donne ses premières leçons de piano. Elle est âgée de deux ans lorsque les premiers troubles de déficience immunitaire apparaissent avec une tuberculose intestinale. Dès lors, elle sera constamment malade. L'enfant reçoit à domicile l'enseignement d'éminents professeurs, notamment Georges Caussade pour la fugue et le contrepoint. Elle étudie, outre le piano, le violon, le violoncelle, la harpe — elle a pour professeur le célèbre harpiste Alphonse Hasselmans —, l’orgue. Elle s'essaie à la composition, encouragée par sa sœur Nadia, mais ne subsiste de ses œuvres de prime jeunesse qu'une Valse en mi majeur, composée en 1906...

AMY BEACH
De talent précoce, après avoir étudié adolescente le piano et la composition dans son pays natal avec Ernst Perabo (mais elle fut surtout autodidacte), Amy Cheney fait ses débuts professionnels comme pianiste en 1883. Deux ans après, en 1885, elle épouse le docteur Henry Harris Aubrey Beach et restreint alors considérablement ses activités de concertiste (se consacrant à la composition), qu'elle reprendra activement au décès de son mari en 1910, effectuant notamment une grande tournée en Europe qui s'achève en 1914, année où elle regagne les États-Unis. Elle met un terme à ses activités en 1940.
On lui doit des compositions (qu'elle signe souvent Mrs. H.H.A. Beach, en reprenant les initiales des prénoms de son mari) dans des domaines très variés : piano, musique de chambre, mélodies(songs, en anglais) pour voix et piano, œuvres chorales (pour diverses formations, dont une Grande Messe avec orchestre), un concerto pour piano, une symphonie (dite gaélique) et un opéra(Cabildo)...